Colmatage assainissement : Comment éviter ?

Colmatage assainissement : Comment éviter ?

Eviter le colmatage des systèmes d’assainissement est un enjeu à plusieurs niveaux :

  • Environnemental : le colmatage fait que le dispositif en place ne fonctionne plus et libère dans l’environnement tout ce qu’il était censé traité in situ. La pollution est donc avérée par des rejets au-delà des seuils réglementaires
  • Financier : le décolmatage coûte très cher à l’usager. Il s’agit parfois de refaire complètement l’installation : creuser le terrain-là où se situe l’épandage ou le filtre et d’enlever les parties colmatées (sables ou terre). Ce travail très lourd nécessite généralement l’implication d’un terrassier / TP.
  • Social : le colmatage est souvent générateur de nuisances en particulier olfactives qui sont porteurs de « crispations » sociales (ne plus profiter l’été de son jardin, de sa terrasse…)

Pour éviter le colmatage il est nécessaire d’entretenir régulièrement son assainissement.

 

Entretien Maintenance pour éviter le colmatage...

L’IFAA à publier récemment un document de synthèse sur l’entretien des dispositifs d’Assainissement Non Collectif (Entretien – Maintenance ANC c’est l’affaire de tous). Il présente les mesures préconisées pour la pérennité des installations et notamment la norme NF P16-008 relative à l’entretien des installations d’assainissement Non collectif. Le document recense également les principales anomalies constatées selon les filières. A ce titre il souligne les causes de fonctionnement dégradé du processus épuratoire liées aux tuyaux de répartition et aux drains saturés en boues.

Le bon fonctionnement dépend bien sûr de la bonne pose du filtre (donc de la compétence de l’installateur), mais même si cette étape est bien réalisée, la durée de vie sera influencée par la bonne distribution de l’eau sur un filtre à sable. S’il y a une bonne répartition et donc une utilisation de toute la surface de filtration et donc une bonne durée de vie. Or, sans système d’alimentation par bâchée (type chasse à auget), il y aura des surfaces de filtration préférentielle et donc un colmatage plus rapide sur ces zones.

 

Face au colmatage, les différents éléments du dispositif

Au niveau des filières traditionnelles notons les opérations d’entretien préconisées sur les différents éléments du dispositif :

 

La fosse toutes eaux

Sauf circonstances particulières et sous réserve de modalités autres du SPANC, la vidange des boues et flottants dans la fosse septique toutes eaux doit être effectuée lorsque le niveau des boues dans la fosse atteint 50% de sa hauteur.

Ce niveau doit être contrôlé une fois par an. Si la fosse relargue des boues, les tranchées d'épandage ou le filtre à sable seront vite colmatés.

Par contre, en cas de destruction de la flore de la fosse par des antibiotiques ou une trop forte dose de produits de lavage et d'entretien, le réensemencement par des bactéries adaptées est nécessaire (cf produits biologiques adaptés).

 

Le bac à graisses

Il sert à retenir les graisses des eaux ménagères. Si votre installation en est équipée il doit être nettoyé tous les 3 à 4 mois. Des bactéries adaptées aux traitement des graisses permettent également d’avoir un bac à graisse qui ne s’encroute pas (cf produits biologiques adaptés).

 

Le préfiltre dans la fosse

Il sert à empêcher les particules et papiers ou autres matières non décantées de rejoindre les tranchées d’infiltration ou le filtre.

Le nettoyez régulièrement surtout en prenant garde lorsque vous l’enlevez à ce qu’aucune matière flottant à la surface de la fosse ne s’échappe vers le traitement, tranchées ou filtre ce qui provoquerait un colmatage irrémédiable.

Profitez des vidanges de la fosse pour nettoyer parfaitement ce filtre, et changez les médias du filtre (souvent de la pouzzolane mais peut également être des plastiques style peigne, d'autres en mousse ou encore style galets plastiques dans des sacs). Vous pouvez remplacer le média filtrant du préfiltre par des billes spécialisées intégrées dans des filets filtrants qui facilitent ces opérations.

 

Le regard de répartition ou boîte de répartition :

Il permet l’égale répartition des effluents entre les canalisations d’épandage, tranchées ou filtre. Il doit lui aussi être vérifié régulièrement, une fois par an.

Les eaux qui s’y écoulent doivent être claires, sans particules, iI ne doit pas contenir de dépôts. Dans le cas contraire, la fosse ne fonctionne pas correctement, à cause d’une mauvaise activité biologique ou d’une trop grande hauteur de boues, et le filtre à sable ou les tranchées d’infiltration risquent de se colmater irrémédiablement.

Les eaux doivent se répartir également dans les canalisations de sortie. On observe trop souvent, après quelques années de fonctionnement, des regards qui se sont faiblement inclinés ou déformés et qui ne permettent pas la répartition correcte des effluents.

Cette mauvaise répartition est responsable de très nombreux colmatages. Dans ce cas, intervenez rapidement : faites déposer et reposer ce regard, ou, beaucoup plus simplement, corrigez la répartition des effluents à l’aide d’un cordon de mastic qui limitera le flux de sortie le plus important.

 

Le (ou les) regard(s) de contrôle et ventilation (ou boîte de bouclage)

Ce ou ces regards servent accessoirement au contrôle du bon fonctionnement du système, et principalement à une entrée d’air, indispensable à ce bon fonctionnement. L’idéal est un tampon perforé ou ajouré. Vous ne devez pas recouvrir ces regards.

Ces regards ne devraient pas contenir d’eau en fonctionnement habituel, sauf en cas de surcharge temporaire de l’assainissement, de période très pluvieuse ou, ce qui est plus grave, de colmatage. Dans le cas d’une arrivée d’eau par une seule des canalisations, vérifiez et corrigez immédiatement le regard de répartition.

 

Le filtre (épandage, filtre à sable)

Le bon fonctionnement dépend bien sûr de la bonne pose du filtre (donc de la compétence de l’installateur), mais même si cette étape est bien réalisée, la durée de vie sera influencée par la bonne distribution de l’eau sur un filtre à sable. S’il y a une bonne répartition et donc une utilisation de toute la surface de filtration et donc une bonne durée de vie. Or, sans système d’alimentation par bâchée (type chasse à auget), il y aura des surfaces de filtration préférentielle et donc un colmatage plus rapide sur ces zones.

Le filtre lui-même n’est pas accessible, il est constitué de drains et de couches de graviers et sable qui vont épurés les eaux usées. Ces éléments ne sont pas accessibles dans les filières traditionnelles. En cas de colmatage, il est possible de curer les drains si le colmatage se situe à ce niveau, sinon c’est tout ou partie du dispositif de traitement qu’il faudra refaire (tranchées pour identification du colmatage, évacuation des sables souillés, reconstruction du filtre ...). Il faut donc éviter à tout prix le départ de boues vers le filtre, s’assurer que les particules qui arrivent soient très fines pour ne pas générer de colmatage et appliquer les directives d’entretien sur les parties citées ci-desssus.

 

Les évacuations vers exutoire

La présence du bon écoulement des eaux traitées doit être vérifiée régulièrement à l’embouchure de ces évacuations. Des analyses peuvent régulièrement être réalisées pour mesurer la qualité des eaux en sortie du dispositif. Des tests via des bandelettes peuvent également être réalisés plus régulièrement.

 

Les filtres compacts

Le filtre compact regroupe au sein d’un même ensemble (plus compact comme son nom l’indique) plusieurs des éléments cités ci-dessus (fosse toutes eaux, préfiltre et filtre). Au niveau des filtres compacts, le traitement secondaire est assuré par des couches de médias filtrants intégrés dans une cuve. La durée de vie des médias filtrants est précisée dans les notices constructeurs. Cette durée de vie est souvent annoncée à une dizaine d’année pour les médias filtrants à base de végétaux (coco, écorces de pin, noisettes) et minéraux (laine de roche, zéolite) et plus longue pour les médias synthétiques.

L’entretien d’un filtre compact est bien entendu nécessaire pour assurer son bon fonctionnement. Il consiste à effectuer les opérations sur les différents composants intégrés et ceux en amont comme précisé ci-dessus. Le média filtrant s’entretient également :

 

  • Média à base de coco : le coco va se compacter. Il faut rajouter un complément si nécessaire pour toujours avoir les bonnes performances épuratoires. Il est également important de scarifier le média avec un râteau
  • Média à base d’écorce de pin : Il faut rajouter un complément si nécessaire pour toujours avoir les bonnes performances épuratoires. Il est également important de scarifier le média avec un râteau
  • Média à base de noisettes : il est conseillé de retourner et permuter les sacs lors de l’entretien
  • Média à base de laine de roche : il est conseillé de retourner et permuter les sacs lors de l’entretien
  • Média à base de zéolite : pas d’entretien possible car le filtre est enterré

 

Pour résoudre un problème potentiel de colmatage certains filtres compacts sont équipées d’un dispositif permettant le lavage des médias filtrants avec un principe de récupération des eaux de lavage dans le dispositif de traitement primaire.

Ce dispositif est intéressant car il peut être mis en œuvre de manière proactive pendant les opérations de maintenance et ainsi assurer des médias filtrants toujours efficaces au niveau traitement et propres pour éviter le colmatage.